L’église Saint-Martin de Diges était sans doute à l’origine une chapelle castrale, intégrée dans un périmètre fortifié dont les restes sont encore visibles. La paroisse dépendait depuis le x^e s. de l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre. Le logis abbatial est séparé par une cour du mur sud de l’église.

L’édifice, construit sur un plan en croix latine avec nef à vaisseau unique, petit transept, chœur moins élevé à chevet plat et clocher carré accolé au sud de la façade, résulte de plusieurs campagnes de construction : les piliers du chœur sont assez caractéristiques du xiii^e s., mais la nef et toutes les ouvertures sont manifestement du xvi^e s. La date de 1545 est d’ailleurs inscrite dans un cartouche sur le mur sud. Les contreforts de la façade et de l’angle sud-ouest du clocher sont ornés de trois niveaux d’ordre successivement dorique, ionique et corinthien. Le portail est décoré de niches reposant sur un ordre dorique. Toutes les voûtes sont supportées par des croisées d’ogives retombant sur des colonnes à chapiteaux corinthiens. Le caractère composite de l’église est accentué par l’utilisation de matériaux différents : grès ferrugineux pour la partie médiévale, pierre blanche plus fragile pour les ajouts de la Renaissance. Cette hétérogénéité dans la construction a sans doute accentué la fragilité du bâtiment, qui est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 17 avril 1931. La première tranche des travaux consistait à reprendre les fissures apparues dans les murs gouttereaux et à restaurer la maçonnerie extérieure. La Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 50 000 F.